Le sens des mots et le comportement

La plupart de mes clients me disent ne pas comprendre pourquoi ils ne sont pas compris et pourquoi ils reçoivent d’autrui des comportements inattendus parfois.

Ils pensent s’être exprimés clairement, ils pensent s’être fait comprendre. En somme, ils estiment que leurs mots sont justes. Ils considèrent aussi n’avoir eu aucun mot plus haut que l’autre.

Et d’ajouter : pourquoi on m’a fait cela ?

Les mots ne correspondent qu’environ à 20% de la communication. Sachant que chacun comprend les mots tels qu’il veut les interpréter, selon l’utilisation qu’il veut en faire jusqu’à en détourner sa définition. Notamment, l’effet de mode peut détourner des mots. Par exemple, lorsque l’on dit « je suis choquée ». Pour les jeunes cela veut dire qu’ils sont interloqués, saisis, étonnés face à une situation, un contexte.

Quelle est la définition du mot choquer selon le dictionnaire Larousse :

• « Heurter quelque chose avec plus ou moins de violence : Choquer un meuble.
• Aller à l’encontre des principes moraux de quelqu’un, d’un groupe : Film qui risque de choquer un certain public.
• Déranger les habitudes de quelqu’un, ne pas correspondre à ses goûts en matière esthétique, musicale, etc. : Ses fautes d’orthographe me choquent.
• Faire subir un traumatisme, un choc émotionnel à quelqu’un, traumatiser ; commotionner : L’opération l’avait choqué.
• Donner du mou à un cordage, en le tenant à retour sur un point fixe.

Notez que la définition n’est pas adaptée aux émotions que veulent exprimer les jeunes en utilisant le mot « choquer ».

Rien que cet exemple montre que nous n’utilisons pas toujours les mots adéquates pour exprimer ce que l’on ressent. Il est important de bien comprendre et connaitre les mots avant de les utiliser.

Le ton, timbre et son de la voix modifient aussi la compréhension du mot selon l’humeur, la sensibilité, l’acceptation, la fatigue, le passif, etc. de la personne qui reçoit les mots.

Il est aussi à considérer la maladresse. Le choix des mots selon le profil, le contexte, l’environnement, l’humeur ambiante, etc. peut-être inadapté aussi.

Et c’est ainsi que vous pouvez noter le comportement de votre interlocuteur qui reçoit un mot impropre, un mot maladroit, etc. Son corps montrera un ou plusieurs comportements. Le corps ne ment jamais, c’est un acquis que nous connaissons très bien dans notre métier.

80% de la communication est non-verbale.
(lire aussi Le non-verbal et le comportemental) : https://nadinetouzeau.com/le-non-verbal-et-comportemental/)

Reprenons l’exemple de ce jeune qui dit à sa grand-mère : « j’suis choqué ! ». La personne âgée va intégrer ce mot choquer dans son essence étymologique du fait de ce qu’elle a appris concernant le mot choquer. Elle va avoir un comportement corporel et facial qui va donner des signes. Ces signes dans nos métiers sont collectés et analyser afin d’en comprendre le comportement de l’individu et de faire son profil.

Si la grand-mère a de l’affection pour son petit-fils, en lui disant qu’il est choqué, elle va avoir plusieurs réactions plausibles : la peur, la surprise, l’étonnement… Elle pourra ressentir un blocage corporel afin de comprendre ce choc qu’a reçu son petit-fils, elle pourrait souffrir intérieurement, avoir même une larme…

Par ce que la compréhension de ce mot pour elle est tout autre. Par ce que ce mot est utilisé en cas de réelle souffrance, mal, urgence… Cela va générer un stress de par le manque de compréhension de par l’utilisation d’un mot détourné de sa définition.

Ce genre d’exemple est courant. Amusez-vous à demander à plusieurs personnes de vous définir un mot de votre choix. Vous verrez qu’il y aura, selon le mot, de nombreuses réponses différentes.

De fait, lorsque vous communiquez avec autrui, vous utilisez les mots usuels dans votre langage sans vous rendre compte qu’ils peuvent ne pas être adaptés à votre ou vos interlocuteurs. C’est un risque de ne pas avoir une bonne communication et de recevoir des comportements contraires à vos attentes, sans les comprendre.

Un mot peut changer un échange selon son choix, le ton de la voix que l’on utilise et le comportement qui va avec.

Cela s’apprend de savoir comment communiquer avec autrui en se synchronisant.

Nadine Touzeau
Analyse Comportementale, Profiler, Net-profiler, Chercheuse en Comportements des Cybercriminels

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