Une question que l’on me pose souvent !
Je n’ai pas de diplôme de profiler pourtant, j’exerce ce métier sans rencontrer aucunes difficultés. On me sollicite sans jamais me demander un diplôme. Mes clients ne se préoccupent nullement de mes diplômes. Ma réputation, la cooptation et mes résultats sont ce qui nous a mis en contact.
Quels sont les chemins afin d’exercer la profession de profiler ?
La première question à vous poser est : quel profiler voulez-vous être ?
Notre métier, une fois de plus, n’est pas dédié qu’aux affaires criminelles. Profiler ne peut exister que s’il y a des être humains. Certes les environnements sans être humains se profilent parfaitement. Mais quel serait l’intérêt de le faire si ce n’est pour découvrir, révéler, appréhender, comprendre une ou plusieurs personnes ?
Ainsi, votre choix de profiler vous aidera à vous former afin de devenir profiler. Peu d’écoles existent sur le sujet et à ma connaissance, et aucune en France. Je précise que j’évoque bien une école de profiler, pas une école de criminologue qui veut faire des profils psychologiques.
Pour la petite histoire, depuis 2013 je souhaite monter ma propre école. De nombreux facteurs ont bloqué à plusieurs reprises la réalisation de mon projet. Qu’à cela ne tienne, je forme au profilage depuis des années. Les formations pour devenir profiler sont sur mesure et parfois pour un seul stagiaire.
Du reste, nous ne tendons plus vers des besoins d’afficher des diplômes. Encore moins dans des métiers tel que le mien. Comment un diplôme peut faire ce que vous allez exercer ? Surtout lorsqu’il s’agit d’humain et considérant que chaque être humain est unique.
Puisque nous sommes tous uniques, comment faire pour enseigner sur le maximum de profil ? L’école de la vie est la meilleure pour répondre à cela.
Toutefois, elle ne peut suffire cette école de la vie. Se former aux sciences du comportement sans recevoir des instructions manipulées et restrictives. Par exemple, vous apprendre qu’un comportement est égal à une explication. De nombreux chercheurs en comportement ont révélé des approches avec des résultats significatifs. Sont-ils fiables ? C’est à vous de le savoir une fois que vous l’aurez testé sur le terrain.
Ces formations et enseignements que nous avons suivi donnent des diplômes. Qui ne sont pas des diplômes de profiler et ne font pas un profiler. Mais que les profilers doivent avoir.
En France, il est difficile d’intégrer cela : sans diplôme, le français a le sentiment qu’il n’aura pas de travail, qu’il n’existe pas. A tort. Un diplôme ne fera jamais qui vous êtes et ce que vous deviendrez. D’autant qu’il y a une forte remise en question des méthodes d’apprentissage scolaire. Trop générique, trop décalé par rapport au terrain, trop déphasé des besoins des entreprises, trop loin dans la pratique. Pourtant, le diplôme en poche et vous décrochez, en principe, le métier dédié.
La profession de profiler n’est pas du tout cela. Je vous invite à consulter un autre article sur ce sujet : https://nadinetouzeau.com/que-me-faut-il-pour-profiler/. Un diplôme ne pourrait suffire. Apprendre sans cesse le plus de choses possibles, pratiquer, étudier, pratiquer, se former, pratiquer, etc.
Après des formations, j’invite les étudiants à appliquer leurs acquis sur le terrain pour mesurer le niveau de profilage. C’est ainsi qu’ils mesurent s’ils sont considérés comme des bons profilers ou pas.
Certains potentiels sont requis pour faire un bon profiler. Ce métier est exigeant. Il vous faut de nombreux critères tels que l’adaptabilité, la neutralité, la patience, l’écoute, l’ouverture d’esprit, l’acceptation de se tromper, ne pas juger autrui, ne détenir aucune vérité, ne pas considérer qu’un profilage puisse se répéter, savoir maintenir ses conclusions face à la diversité, la connaissance de nombreux univers et cultures, etc.
Il n’est pas facile sur certains profils de compiler tout cela. En revanche, il est très riche d’y arriver. Chaque dossier à profiler est unique et exige de nous de reprendre les points dès le débuts comme étant neufs, même et surtout si l’histoire se répète. Aucun profilage n’est identique à un autre. Cela parait simple à lire : à faire c’est une autre histoire.
Peu de personnes sont capables de travailler de façon autonome avec leur propre savoir, connaissance, approche, etc. Beaucoup de gens suivent des méthodes apprises, pas forcément efficaces. J’illustre mon propos avec l’apprentissage des tables de multiplications dont de nombreuses méthodes étrangères sont nettement moins rigoristes et plus analytiques que la nôtre en France.
Profiler c’est tout sauf utiliser des codes précis. Cela fonctionnera un temps sur certains profils et dossier peu complexes. Mais les gens évoluent et les profils aussi. Il faut à mon sens créer sa propre patte.
Une formation de profiler ne peut suffire à faire devenir un bon profiler. Le terrain appuiera les acquis par la pratique et ce que vous êtes. Votre esprit doit être capable de remettre tout en question, même ce qu’on vous a enseigné. Vos cerveaux doivent chercher à comprendre ce que personne ne voit, ce qu’on cache, ce qui pourrait arriver, … Ils doivent s’activer et vite pour être au plus juste du résultat et savoir quoi faire ensuite, comment agir. C’est cela ce que doit pratiquer un profiler.
Personne ne vous apprendra à faire fonctionner autrement vos cerveaux sauf vous-même. Quelque soit ce que vous avez appris, ce sur quoi on vous a formé. Vous seul devez trouver la voie du comment vous allez pratiquer ce magnifique métier qu’est être profiler.
Les résultats feront le reste.
A votre disposition
11 mai 2021
Nadine Touzeau
Analyste Comportementale, Profiler, Net-profiler, Chercheur en comportement des cybercriminels
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